Saturday, July 16, 2005

O ambition, O folle!

La première eglogue de Virgile: Melibée, Tityre

Melibée
Tityre, reposant sous l’ombre d’un hêtre ouvert
Tu medites le bois avec l’avoine subtile;
La fin du pays, les champs sucrés sommes par nous
Abandonnés, pendant que tu, Tityre, douce et ombragé
Enseignes le bois avec la jolie Amaryllide de resonner.

Tityre
O Melibée, le dieu pour nous accomplissait
La liberté, car un dieu toujours sera celui
Pour moi, duquel l’autel souvent sera brulé
Par un agneau tendre de nos ouiailles.
Il mes vaches permets (ne vois tu pas?)
Piétiner, et me jouer n’importe quoi
Me plaît avec mon anche rustique.

Melibée
Ça ne m’ennuie point, même je plus l’admire, n’importe
Où je vais, la campagne est agacée. Voilà, moi-même
Ecoeuré j’emmène les ouiailles, et celle-là aussi
Je ne peux guère guider. Jusqu’ici entre les noisetiers
Denses, jumeaux – l’espere des ouiailles – elle
En les accouchants dans une roche degarnie
Quittait. Souvent notre mal, l’aurait-nous
Prévu (si on a eu de l'esprit!) dans cette signe:
Les chênes par les cieux coupés; néanmoins,
De ce dieu – et aussi qui – nous, Tityre, dit.

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